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Le numérique, une catastrophe pour les médias ? Le chemin de fer l’était aussi

Il y a des étudiants en journalisme plus chanceux que d’autres. Pour leur leçon inaugurale, ceux qui viennent d’entrer au Centre de formation des journalistes (CFJ) ont pu échanger avec Wolfgang Blau, directeur de la stratégie digitale du Guardian et sur le point de rejoindre le groupe Condé Nast.

Le discours et la séance de questions/réponses qui a suivi étaient denses, mais je tente une retranscription rapide ci-dessous. (Si vous étiez présent, n’hésitez pas à me signaler d’éventuelles approximations en m’écrivant un message ou dans les commentaires.)

Wolfgang Blau. « Pour préparer cette intervention, j’ai passé en revue tous les thèmes de réflexion du moment […] et notamment toutes les menaces qui pèsent sur les médias aujourd’hui.  D’ailleurs, on peut se demander pourquoi, avec tous ces problèmes, il y a malgré tout autant d’enthousiasme dans ce secteur.

J’ai finalement choisi de ne pas aborder une de ces problématiques en détail, mais plutôt de tenter de prendre un peu de recul, ce dont on manque souvent – je pense que nous sommes parfois comme des souris faisant tourner une roue dans leur cage, regardant uniquement devant nous, incapable de voir le cadre global.

Et pour ça, je vais vous parler de l’histoire du chemin de fer. Le train, de nos jours, jouit d’une très bonne réputation. Les compagnies sont parfois une source de fierté nationale, et prendre le train plutôt que l’avion ou la voiture, c’est faire une bonne action, en améliorant son bilan carbone.

« Le train était vu comme une menace »

Mais ce n’est pas du tout comme ça que le train était perçu quand ce mode de transport s’est généralisé au XIXe siècle. C’est d’ailleurs une leçon intéressante : quand de nouveaux concurrents font leur entrée sur un marché, ils sont toujours accusés de tous les maux.

Le chemin de fer était vu comme une menace par beaucoup d’observateurs de l’époque. Certes, ils ont vite compris que le train avait un fort potentiel, notamment parce que rouler sur un rail permet de limiter les frottements avec le sol et évite de se retrouver ralenti ou coincé par la boue, comme l’étaient les voitures à cheval.

Du coup, les premiers à se demander à quoi pourrait ressembler un réseau ferré national ont d’abord pensé qu’il fallait doubler les routes avec des rails, tout simplement.

Ensuite, on a admis que le chemin de fer aurait besoin d’une infrastructure en soi, avec ses propres règles, pas d’une copie de l’existant. Cependant, on s’est mis à imaginer des voies en étoile autour de Londres, sur lesquelles circuleraient non pas des trains, mais des véhicules individuels, l’équivalent des diligences.

« Le frein, ce ne sont pas les outils, mais la culture professionnelle des rédactions »

Les premiers wagons aussi sont copiés sur les voitures à cheval, comme si on s’était contenté de les poser sur les rails – c’est différent aux Etats-Unis, où on prenait plutôt le bateau pour couvrir de grandes distances, et où les premiers wagons étaient donc inspirés de ses cabines.

Ce n’est que des années après, en Suisse, qu’on a pensé à installer des fenêtres pour qu’on puisse voir les wagons précédent et suivant, puis à prévoir des corridors pour circuler à bord du train.

Ça peut nous faire rire, mais c’est logique vu ce qu’on savait à l’époque, et c’est sans doute en faisant les mêmes erreurs qu’on perçoit l’évolution des médias aujourd’hui.

Je pense qu’au sein des rédactions, le principal frein à l’innovation, ce ne sont pas les outils, mais la culture professionnelle.

Livrez-vous à un petit exercice : essayez de faire la liste de tout ce qu’on a pu dire de négatif sur Internet – parfois à juste titre d’ailleurs : je travaille au Guardian, qui a révélé l’existence de systèmes de surveillance globalisée.

Vous allez vous rendre compte qu’on a reproché exactement la même chose au chemin de fer à son arrivée ! Ça marche à tous les coups :

  • Le chemin de fer supprime des emplois.
  • Il favorise l’émergence de grandes compagnies centralisées, qui chassent du marché les entreprises de transport de taille modeste.
  • Il est à l’origine d’une uniformisation culturelle : des gens se mettent à vivre dans une région et à travailler dans une autre ; les échanges se multiplient et les identités se diluent.
  • L’art du voyage au long cours se perd, on ne prend plus le temps de se découvrir et de se parler en chemin.
  • De nouvelles formes de criminalité apparaissent.
  • De nouvelles façons de faire la guerre apparaissent.
  • Les épidémies se propagent plus facilement.
  • C’est une façon de voyager qui transforme l’homme, le rend asocial : « Ils voyagent aussi vite que des balles de fusil, et perdent le contrôle de leur vie », estime un auteur de l’époque.
  • La construction des lignes de chemin de fer, des gares et des terminaux a eu un impact considérable sur les territoires concernés.

« Je ne veux pas avoir à lire tout Twitter »

Il y a tout un tas de peurs et de phobies qui sont alors associées au chemin de fer. Victor Hugo explique qu’à cette vitesse, les fleurs ne sont plus des fleurs, mais des tâches de couleurs informes.

Pourtant, les trains de l’époque font du 50 à l’heure ! Mais à l’époque, personne ne s’était jamais déplacé à une telle vitesse, c’est une révolution culturelle. On imagine même construire des murs de bois le long des voies pour éviter un tel stress visuel aux passagers…

Ça me rappelle ce que m’a répondu, un jour, quelqu’un à qui je demandais s’il utilisait Twitter : « Non, parce que je ne veux pas avoir à tout lire. » On ne peut pas tout lire sur Twitter, mais ce n’est pas grave si on ne perçoit pas tous les détails, ça n’empêche pas de saisir ce qu’il s’y passe ; de même qu’en train, on peut profiter d’un paysage sans voir chaque fleur sur bas-côté.

Regardez les articles écrits sur les imprimantes 3D. L’exemple qu’on prend tout le temps, c’est la pièce de rechange qu’on va pouvoir fabriquer dans un magasin en se basant sur l’original. Mais c’est une vision très étroite de ce qui est en fait un bouleversement.

Des médecins peuvent ainsi réaliser une copie en 3D d’un cerveau et ne plus se baser seulement sur des vues en deux dimensions pour établir un diagnostic. Ça, c’est vraiment un usage innovant, pas juste une copie de ce qui se fait déjà.

« Les frères Lumière ne savaient pas quoi faire de leur invention »

C’est la même chose avec les articles écrits par des algoritmes : ces derniers sont utilisés pour produire ce qu’on produit déjà, des compte-rendus sportifs ou des synthèses sur les résultats financiers d’une entreprise, par exemple. Cette nouvelle technologie est utilisée pour faire de l’ancien, c’est déjà beaucoup, mais ça ne se limitera pas à ça.

(Au passage, c’est un sujet qui fait beaucoup réagir quand vous l’évoquez dans une rédaction. Quand vous parlez web et réseaux sociaux, on vous répond : « C’est très bien, embauchez donc des gens pour s’occuper de ça. » Mais quand on dit que des machines pourront les remplacer pour tout un tas de textes, là, ça touche un nerf.)

Les inventeurs eux-mêmes sont parfois les plus mal placés pour imaginer les nouveaux usages. Les frères Lumière ont réussi à filmer les premières scènes, mais ils ne voyaient pas bien l’intérêt, ils se demandaient pourquoi des gens iraient voir dans une salle obscure ce qu’ils pouvaient déjà voir dehors… Et puis quelqu’un a eu l’idée de mettre bout à bout des séquences, de faire du montage, et le cinéma est né.

La bonne question à se poser c’est :  quelle information peut-on produire qui ne l’est pas déjà ?

Et il faut accepter le fait que beaucoup de postes vont être supprimés.

« On n’a pas assez pensé à la transformation du texte »

On a vraiment besoin de plus de journalistes capables de travailler avec le visuel, ils sont très recherchés aujourd’hui. Pourtant, je pense qu’on n’a pas assez pensé à la transformation du texte. Par exemple, quelle est la taille minimum d’un article ?

Une question que doivent se poser les journalistes, c’est si leur production, c’est la bouteille entière ou bien juste le liquide qu’elle contient. Si c’est juste le contenu, alors il peut être consommé partout, pas forcément dans une forme particulière. Mais dans ce cas se posent des problèmes de financement.

La tendance à suivre, selon moi, c’est la personnalisation de l’information. Il y a un potentiel important. Par exemple, si vous n’avez pas lu d’article sur le sport depuis deux ans, ça ne sert à rien de continuer à vous en proposer. Ou alors, si vous venez de Facebook en suivant un lien posté par un ami, on va vous montrer un article différent de celui affiché pour le visiteur venant de Google Actualités, ce qui montre qu’il cherche à s’informer.

Si je suis dans le train, j’ai davantage de temps pour lire, pourquoi ne pas me proposer une version longue ? Le niveau d’éducation peut aussi être pris en compte, si le lecteur a accepté de confier cette information sur lui.

Je sais ce qu’on va reprocher à ces évolutions : le compartimentage de la société, la perte d’une culture et de repères communs, puisque chacun reçoit une information différente. C’est vrai, mais ça permet aussi au plus grand nombre de s’informer, chacun à son niveau.

A vous qui débutez votre carrière, le conseil que je peux vous donner, c’est de toujours partir du principe que votre compas est faussé, qu’il ne vous indique pas la bonne route. Si on vous dit que votre idée est ridicule, c’est bon signe, c’est souvent là que l’innovation survient.

Je pense que cette crise débouchera sur quelque chose de positif. Beaucoup de phénomènes qui étaient latents dans les années précédentes sont en train de s’accélérer, et ça ira ira plus mal avant d’aller mieux, c’est sûr, mais le résultat sera positif.

5 trucs que les journalistes papier ne devraient plus jamais dire

Selon Pierre Desproges, les animaux ne savent pas qu’ils vont mourir. Pour les journalistes qui travaillent pour un support papier, ça devient compliqué de l’ignorer. Il leur suffisait par exemple de regarder l’excellent documentaire « Presse : vers un monde sans papier ? » diffusé fin août sur Arte.

On peut être très attaché au journal-qui-tache-les-doigts-avec-le-café-du-matin ou trouver sexys les hommes qui lisent Libération dans le métro, les faits sont têtus : quand même Le Canard enchaîné voit ses ventes baisser de 13% en un an, il est temps de prendre cette histoire de « transition numérique » au sérieux.

Pourtant, lorsque j’échange avec des collègues travaillant (uniquement ou principalement) pour la version papier de leur média, j’ai souvent l’impression d’une forme de déni rampant.

Le cerveau sait bien qu’en 2014, il n’y a pas un grand avenir pour un média qui doit, pour diffuser des informations, commencer par couper des arbres pour en faire de la pâte à papier, avant d’imprimer des lettres dessus puis de mettre le tout dans des camions.

Mais le cœur, lui, ne se résout pas à voir tout un folklore disparaître : le cérémonial du bouclage, le ballet hypnotique des pages sur les rotatives, les « chemins de fer » et autres « cromalins »

Pour les aider à faire leur deuil et s’adapter à leur époque, un bon début est d’arrêter de dire des bêtises dès qu’on parle digital. Voilà en tout cas cinq phrases qu’ils devraient vraiment arrêter de prononcer.

1. « Ce papier n’est pas terrible, mets-le sur le Web »

A lire vos témoignages sur Twitter,  c’est une scène encore courante dans les rédactions : le rédacteur en chef qui, après avoir relu un article un peu raté, à l’angle bancal ou écrit à la va-vite, le fait publier sur le site plutôt que le mettre simplement à la poubelle.

Ses raisons ? La place est chère dans les pages de l’édition papier, alors qu’elle est infinie sur Internet. Et puis il faut ménager l’ego de l’auteur, qui n’aura pas bossé pour rien.

Evidemment, l’effet est désastreux sur les journalistes qui aiment sincèrement travailler sur les supports numériques, fortement incités à mettre à jour leur CV et trouver un job dans un média qui n’insulte pas l’avenir.

Mon conseil. C’est plutôt sur le papier qu’il faut publier les articles les plus mauvais : après tout, quand il les lira, le lecteur aura déjà acheté votre canard, et les kiosquiers ne pratiquent pas le « satisfait ou remboursé ».

Ça bouchera un trou dans les pages et ça vous dégagera du temps pour préparer des contenus numériques assez marquants pour sortir enfin votre titre du XXe siècle.

2. « Twitter, c’est un truc de journalistes »

C’est une phrase que j’ai très souvent entendue lorsque j’animais des formations aux réseaux sociaux, – et je suis loin d’être le seul. Dernier exemple en date : Ariane Chemin, grand reporter au Monde, dans une interview aux Inrockuptibles :

« Twitter, je trouve ça chronophage et sidérant, mais ça m’amuse. Le petit monde de Twitter est endogame, il ne raconte pas la vraie vie mais celle des journalistes qui s’observent. »

Même si les estimations varient (comme le rappelle Cyrille Frank dans les commentaires), plusieurs millions de Français utilisent Twitter, qu’ils soient simples lecteurs ou « twittos » actifs.  Contre un peu plus de 36 000 titulaires d’une carte de presse. Les ados y sont très présents, mais on croise aussi des avocats, des chauffeurs de taxi, des entrepreneurs ou des pilotes d’avion.

Si les journalistes ont l’impression d’y parler entre eux, c’est qu’il y a une part inévitable d’endogamie dans tout réseau social, surtout quand on vient de s’y inscrire : on commence par suivre ses amis, ses collègues, sa famille…

Mais contrairement à un utilisateur lamdba, un reporter a tout intérêt à affûter sa veille et à diversifier ses abonnements, trouver de nouvelles sources et prendre le pouls du vaste monde.

Mon conseil. A chaque fois que vous décidez de suivre un journaliste sur Twitter, obligez-vous à suivre aussi un non-journaliste. Parce que penser que « Twitter, c’est un truc de journalistes », c’est vraiment un truc de journalistes.

3. « La priorité, c’est la nouvelle formule du papier »


Non. La priorité pour un titre papier aujourd’hui, ce n’est pas de retirer deux demi-pages à la rubrique culture pour les donner au service politique, de changer la couleur des intertitres ou de choisir une nouvelle typographie pour les « chapos ».

Une rédaction qui se lance dans une refonte du papier en 2014, c’est comme une compagnie de diligences qui décide de changer le velours des sièges pendant qu’on construit une ligne de chemin de fer sous son nez.

Mon conseil. Que vous travailliez ans un quotidien national, pour un mensuel professionnel ou dans un hebdo régional, le débat qui doit animer vos séminaires, vos conférences de rédaction et vos discussions à la machine à café, ce n’est pas l’édition papier. C’est : « Comment produire un travail journalistique suffisamment convaincant sur le numérique pour espérer survivre au grand basculement actuel ? »

4. « On perd de l’argent à cause du Web »

C’est la petite vengeance du journaliste papier quand il commence à se sentir largué : rappeler que depuis l’arrivée d’Internet au milieu des années 90, les services web ont été une source importante de pertes financières.

C’est d’autant plus vrai que beaucoup de médias se sont lancés dans de gros investissements mal maîtrisés, de projets coûteux que leurs équipes ont parfois du mal à digérer.

Dans leur Manifeste pour un nouveau journalisme, paru début 2013, les éditeurs de la revue XXI exploitent cette veine, estimant que la presse écrite a trop investi sur le numérique. C’est ce qu’expliquait alors Laurent Beccaria à Télérama :

« Le problème n’est pas d’opposer l’écran et le papier, les modernes et les anciens. Simplement, le numérique n’est pas ‘LA’ solution, y croire est dangereux. »

J’ai l’impression que les responsables des sites d’actu ont fini par intérioriser cette critique, se dire qu’ils « vivent aux frais de la princesse », la presse papier.

Mon conseil. Rédactions web, redressez la tête et arrêtez d’avoir honte de vos pertes ! Ce n’est pas comme si vous claquiez tout en notes de frais somptuaires ou en soirées de gala.

Vous avez un des jobs les plus difficiles au monde en ce moment : tenter de faire de l’info de qualité dans un secteur en pleine déconfiture.

Mais c’est vous qui avez une chance (même petite) de trouver de nouveaux lecteurs et d’assurer la pérennité de votre titre. Pas vos aînés du papier.

5. « Facebook rend débile, j’ai fermé mon compte »

C’est vrai, on a tous des moments où on regrette notre cerveau d’avant Internet. Mais de là à quitter Facebook, service utilisé par 26 millions de Français et d’où provient une part grandissante du trafic des sites d’actu, il y a un pas qu’il vaudrait mieux ne pas franchir.

Non, ce n’est vraiment pas le moment de jouer les snobs. C’est maintenant que vous devez comprendre comment vivent et prospèrent les  communautés en ligne, qu’il s’agisse de vos contacts sur Facebook, des stars de YouTube, des contributeurs de Wikipédia ou des parturientes de Doctissimo.

Ce sont eux, les nouveaux « voisins de bureau » des journalistes. Que vous l’aimiez ou non, c’est dans ce monde qu’il va vous falloir vous faire une place (et ça fait longtemps qu’ils ont arrêté de vous attendre).

Mon conseil. Faites le tri dans vos « amis », pour éviter au maximum les invitations à Candy Crush et les photos de Milk. Mais n’oubliez pas que ces gens bizarres qui s’agitent sur votre fil d’actualités, qui likent, commentent et partagent ce que vous publiez, ce sont aussi des lecteurs. C’est pour eux que vous avez choisi ce métier, il va bien falloir assumer.

6. Bonus ! D’autres phrases qui énervent les gens du Web

Vous avez été plusieurs à me signaler sur Twitter d’autres phrases de journalistes papier qui vous énervent :

« Bonjour, je suis bien au service informatique ? »

Via @ThomasBaietto, FranceTV Info

« Mais t’es quoi en fait toi ? Développeur ou journaliste ? »

Via @GurvanKris, Rue89

« Il est bien cet article, c’est dommage qu’il soit pas dans le journal plutôt que sur le Web… »

« Elle marche, l’imprimante ? »

« C’est pas mal de faire un papier sur le Web, en fait. Comme ça, t’as le plan de ton article pour le papier. »

Via un courageux anonyme

«  “T’as vu cette info ?” (Généralement un truc qu’on fait la veille ou deux jours plus tôt.) »

Via @PerrineST

« Tu nous fais ça juste pour le Web, hein. »

Via @BenjaminFerran, Figaro et MacGeneration

« Non, pas de place pour demain. File donc ça au web ! »

Via (@Mou_Gui)

« J’ai un problème avec mes mails, tu peux m’aider ? »

Via @Sychazot, Le Lab Europe 1

« Ça débordait de ma page du coup je t’ai mis le reste sur le Web »

Via @XavierLalu

«  “C’est là qu’ils mettent nos articles en ligne” : un journaliste print qui faisait visiter la rédac web à un autre journaliste print. »

@VCquz

« Internet ne sert à rien : un article ça se lit un crayon à la main »

@ARouchaleou, L’Humanité

« Tu peux me trouver Photoshop gratos ? »

@XavierLalu

«  “Dans le pire des cas, ça ira sur le Web” (au sujet d’un papier sans intérêt). »

@GaelVaillant, Le JDD

« On peut pas fermer les commentaires sur les articles ? »

@MarieAmelie, Le Figaro

Vous pouvez continuer l’exercice si ça vous amuse, sur Twitter avec le hashtag #perlespapier ou dans les commentaires.

Dans un souci d’équité, je prévois déjà une suite à cet article, consacrées aux phrases que les journalistes papier ne supportent plus d’entendre de la part de ces « putes à clic du web »…

MAJ le 3/10 à 18h10. Passage sur Libération retiré, après un échange avec Johan Hufnagel montrant que l’exemple n’était pas forcément pertinent.

MAJ le 4/10 à 18h10. Passage sur Twitter modifié, voir les remarques de Cyrille Frank dans les commentaires.